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Réflexions économiques

15 juin 2012

Le capital

Dans le débat politique et médiatique moderne, on oppose souvent le capital au travail et donc les capitalistes aux travailleurs, les premiers étant accusés d’exploiter les seconds. Même si le débat de l’exploitation des travailleurs peut être ouvert (surtout dans les pays pauvres et non démocratiques), ce débat est surtout pour certains de relancer les vieux débats de lutte des classes et de partage des richesses, en taxant plus le capital au profit des travailleurs.

Mais prenons le problème dans l’ordre.

Tout d’abord, qu’est-ce que le capital ? D’où vient-il ?

Le capital est un stock de biens, d’épargne qui est ré-utilisé, recyclé dans l’économie en créant d’autres biens ou d’autres richesses. Pour simplifier, des économies conservées en billets dans un coffre n’est pas du capital (l’Oncle Picsou n’était pas un très bon capitaliste !), au contraire des investissements en actions, obligations, immobilier, jusqu’à la plus banale épargne ou assurance-vie dont les sommes sont réutilisées par le banquier ou l’assureur.

De ce fait, directement (via un PEA, une épargne, etc.) ou indirectement (réserves des assurances, mutuelles, caisses de retraite dont nous sommes les cotisants) nous participons tous à la création de capital.

D’où vient le capital ?

C’est là où opposer capital et travail n’a pas beaucoup de sens car les deux sont liés. Le travail est issu de l’utilisation du capital est le capital est le fruit du travail, de la création de richesse.

Pour poser un exemple simple : un industriel décide de construire une nouvelle usine, créant 100 emplois. Il a besoin de capitaux pour bâtir cette usine, payer les salaires et les machines en attendant que l’usine commence à sortir des produits. Les capitaux peuvent venir soit de prêts (avec payement des intérêts et remboursement du capital emprunté sur une durée plus ou moins longue), soit par l’émission d’actions (l’actionnaire achète une part de la future usine, ne touchera des intérêts sous forme de dividende que lorsque celle-ci sera rentable), soit par utilisation des fonds propres de l’industriel, ce qui veut dire qu’il a dû par le passé accumuler du capital pour monter ce projet.

La création d’entreprise créée des emplois, ce qui a un impact positif sur la consommation. La vente des produits de la nouvelle entreprise permet de faire fructifier l’investissement initial.

Ainsi, ce cercle vertueux travail-capital contribue à la création globale de la richesse.

Lorsque ce cercle est rompu, l’économie chancèle : si l’on ne parvient plus à faire fructifier le capital (secteurs en sur-production peu rentables, taxation trop importante, …) le « capitaliste » (celui qui détient le capital) n’a aucun intérêt à prendre le risque de le perdre dans des investissements et à tout intérêt à le sécuriser (coffre, bons du trésor allemand). On peut donc supposer que Canardville subissait une longue récession économique puisque Picsou avait opté pour cette solution.

 

Finalement, que penser de la taxation du capital ? Quel est le juste compromis ?

Les avis divergent fortement en fonction de la sensibilité de chacun, allant d’une taxation nulle à une taxation à 100%. Il faut néanmoins garder à l’esprit plusieurs éléments :

-        Le capital a déjà été taxé avant de créer des revenus : prenons l’exemple d’un particulier qui achète des actions. La somme qu’il investit est issue de son épargne, elle-même constituée de son salaire, déjà imposé.

-        L’investissement induit une prise de risque : dans un monde normal le capitaliste accepte les pertes (excepté le problème des banques, de captation des profits et de mutualisation des pertes). Il les accepte car il pense pouvoir tirer des revenus importants de son investissement. Si dans le meilleur des cas vous avez une rentabilité des capitaux investis de 2% et dans le pire des cas une perte complète de votre capital, le jeu n’en vaut pas la chandelle. Les investissements cessent.

-        De par l’investissement, le capital créé des emplois, même si l’investissement se révèle mal avisé et que l’entreprise ferme ses portes, elle a créé des emplois directs et indirects durant son existence et a contribué à la création de richesse et à la croissance économique. 

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  • Réflexions économiques, en finance et politique. Afin de rompre la pensée unique et la démagogie des dirigeants agissant pour "notre bien". Retour sur des pensées d'économistes célèbres ou tout simplement réactions à chaud sur l'actualité.
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